Gambie: la nomination de deux anciens proches de Jammeh à la tête du Parlement inquiète

La nomination de deux anciens proches de Yahya Jammeh à la tête du Parlement choquent. Les victimes des crimes de l’ancien régime et leurs familles craignent que ces personnalités empêchent la justice transitionnelle en mettant de côté le travail de la commission vérité.

Sur les réseaux sociaux ce week-end, Toufah Jallow, ancienne reine de beauté gambienne, qui accuse Yahya Jammeh de viol en 2014, s’adresse au président Adama Barrow : « Pourquoi fallait-il que vous choisissiez des personnes que vous saviez aussi controversées ? », « Laissez-nous tranquille ». Aujourd’hui au Canada, cette jeune femme dit être « à genoux » après les dernières nominations en Gambie.

Ces nominations, ce sont celles de Fabakary Tombong Jatta et Seedy Njie en tant que président et vice-président du Parlement gambien au sein de la nouvelle législature.

Les deux hommes sont d’importantes figures politiques au sein du parti de l’ancien chef d’État Yahya Jammeh, aujourd’hui en exil en Guinée-Équatoriale.

Leur nomination apparaît comme un nouvel obstacle à la mise en œuvre de poursuites judiciaires à l’égard des responsables des crimes commis sous l’ancien régime. Preuve en est, l’an passé, Fabakary Tambong Jatta avait dit vouloir « jeter le rapport de la Commission vérité à la poubelle ».

Pour Ayesha Jammeh, nièce de l’ancien président et fille de victime, c’est un coup dur, mais tout n’est pas perdu. Elle dit faire confiance aux parlementaires de la nouvelle législature pour mener à bien le travail entrepris depuis 2017.

Pour rappel, le gouvernement a jusqu’au 25 mai pour présenter sa feuille de route sur la mise en œuvre des recommandations du rapport de la Commission vérité devant le Parlement. Ce rapport, rendu public en décembre dernier, recommande des poursuites contre plus de 60 personnes, dont l’ancien président Yahya Jammeh.

RFI