Pour réaliser son coup d’État constitutionnel en 2020, Alpha Condé a usé d’arguties juridiques et s’est appuyé sur l’Assemblée nationale nationale et la Cour constitutionnelle. Pour confisquer le pouvoir, la junte militaire regroupée au sein d’un CNRD sans visage, essaie d’employer la même méthode en s’appuyant sur un CNT très majoritairement à sa solde.
En effet, le CNRD a violé sans aucune gêne les dispositions de l’article 77 de la Charte de la Transition en faisant valider par l’organe législatif de transition un chronogramme unilatéral. Et pour blanchir cette entorse grave à un texte élaboré par le chef de la junte militaire lui-même, c’est le CNT qui entre action en adoptant une résolution. Et pour se moquer de l’intelligence des guinéens, c’est le très volubile porte-parole du gouvernement qui affirme que le calendrier du retour à l’ordre constitutionnel commence à compter de la promulgation de la loi. Mais quelle loi parle ce membre du Gouvernement ? Le CNT n’a adopté aucune loi sur le chronogramme. Il s’est cru obligé de se mêler de ce qui ne relève pas de ses attributions en votant au forceps une résolution. Juridiquement, on ne pourrait parler de promulgation. De deux choses l’une : soit le ministre porte-parole du Gouvernement, qui a été député, ne connaît pas la distinction entre une loi et une résolution, soit il fait dans la provocation et la bravade, comme il en a l’habitude. Mais quoi qu’il en soit, loi ou résolution, peu importe. Les véritables et authentiques forces vives de la Nation n’accepteront pas cette nouvelle forfaiture.
SEKOU KOUNDOUNO, RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC
MEMBRE DU RÉSEAU AFRIKKI NETWORK