Vendredi soir, les autorités guinéennes ont invoqué des «raisons humanitaires» pour justifier le départ de l’ancien président guinéen pour la Turquie. Aucun autre détail n’a été donné sur l’état de santé d’Alpha Condé. Il y a quelques semaines, son parti, le RPG, avait alerté sur la nécessité de poursuivre un suivi médical à l’étranger.
Ce départ en Turquie correspond à un vœu d’Alpha Condé : « Il a insisté pour aller en Turquie en raison de ses liens avec le président Erdogan, qui est son ami », indique un cadre du RPG.
Le principe d’un nouveau séjour médical était acquis pour les autorités guinéennes. Mais « les négociations ont été difficiles » assure ce responsable politique. Les autorités voulaient renvoyer Alpha Condé à Abu Dhabi, où il a été récemment suivi. Le CNRD a fini par céder à cause des pressions : « Le rapprochement entre le RPG et l’UFDG, qui tiennent tête aux autorités sur la durée de la transition, les effraie », indique un autre cadre du parti.
Cette fois-ci, Alpha Condé a voyagé sans son médecin personnel, et sans escorte des forces spéciales. Conakry invoque des raisons « humanitaires » pour justifier ce déplacement, mais ne donne aucune précision sur la durée de ce séjour. Aucune information non plus sur les garanties liées à son retour.
Début mai, la justice a engagé des poursuites contre Alpha Condé pour « assassinats, actes de torture et enlèvements » qui auraient été commis lors de son dernier mandat. Même si Alpha Condé est absent, la justice peut continuer son travail, « le processus est déjà engagé » indique un observateur.
RFI