Le 25 mai dernier, le leader politique guinéen, Cellou Dalein Diallo conférait à Banjul avec les militants et sympathisants de son parti, UFDG. A cette occasion, lui qui est absent du pays depuis plusieurs semaines, s’est adressé ainsi à ses partisans.
« Je suis déterminé aujourd’hui encore plus qu’hier à combattre l’injustice, à me battre pour l’instauration de la démocratie et de l’État de droit dans notre pays. Mais, il faut que vous soyez prêts. En tout cas moi, ils ont coché la maison de Labé, ils ont réduit la maison de Conakry en poussière. J’avais une petite plantation à Coyah, ils ont dit que c’est pour l’État. Ça ne me dérange pas. Ce que je veux pour la Guinée, je ne me bats pas pour moi, je veux que tous les fils du pays soient des frères.
Je veux qu’il y ait de la paix du cœur en Guinée. Je veux qu’il y ait de la justice, la démocratie et qu’on restitue au peuple de Guinée, le droit de choisir ses dirigeants au niveau local, des mairies et des communes, au niveau des législatives. C’est ça que la constitution a dit. »
Chose curieuse, au lendemain de cette sortie fortement relayée et commentée à travers les médias et les réseaux sociaux, la CRIEF lui a adressé une convocation pour le 13 juin 2022. Selon cette cour récemment mise en place par la junte qui se dit entrain de traquer tous les délinquants économiques, l’opposant Cellou Dalein est poursuivi « pour détournement, corruption, enrichissement illicite,… », des faits graves qui pourraient lui faire des entraves sur son chemin politique. D’où pour ses partisans et une partie de l’opinion le soupçon sur le CNRD de vouloir écarter Cellou Dalein, le très malheureux perdant de trois dernières élections présidentielles du pays. Déjà, la CRIEF a mis le grappin sur plusieurs pontes du régime déchu. Beaucoup d’entre ces derniers, inculpés pour des mêmes faits dont on reproche à Cellou Dalein, croupissent à la maison centrale de Conakry. D’autres placés sous contrôle judiciaire sont interdits de quitter la capitale.
Barkindo Bah /Le Jour