Des chercheurs de l’université de Yale sont parvenus à relancer la circulation sanguine et le fonctionnement de cellules de porcs pourtant décédés quelques heures auparavant. Une technique qui promet de belles avancées en médecine, dans le domaine des greffes notamment, mais qui n’est pas sans soulever de nombreuses questions éthiques.
Sans oxygène, nos organes cessent très vite de fonctionner. Le temps est donc compté lorsque l’on souhaite les prélever pour les greffer ensuite. Les chercheurs ont donc souhaité trouver un moyen qui permettrait d’offrir plus de temps pour réaliser cette opération. Pour y parvenir, les scientifiques ont provoqué des crises cardiaques chez des cochons et ont ensuite attendu une heure. Avec un tel laps de temps, leurs organes seraient, normalement, inutilisables.
Mais une fois ces 60 minutes passées, les chercheurs ont injecté un liquide, un mélange du sang de ces cochons, couplé à de l’hémoglobine de synthèse et à un médicament pour protéger les cellules dégradées. Le sang a circulé de nouveau, et des cellules se sont remises à fonctionner, notamment dans le cœur, les reins ou le foie.
L’équipe ne s’en cache pas : elle espère, si cette technique est appliquée à l’homme, que celle-ci puisse être utilisée pour « sauver des organes », et donc la vie de personnes en attente d’une greffe. Si la « mort » de ces organes est réversible, les questions soulevées sont vertigineuses et les scientifiques se veulent rassurants : à aucun moment, ils n’ont détecté d’activité dans le cerveau des animaux. Même si certains organes ont donc été ressuscités, en quelque sorte, les cochons n’ont jamais repris conscience et ont toujours été bel et bien morts.
RFI