Aux États-Unis, un ancien employé de Twitter a été reconnu coupable d’espionnage au profit de l’Arabie saoudite. Il fournissait des informations d’usagers à des proches du régime. Il risque jusqu’à vingt ans de prison.
Une montre de luxe, des centaines de milliers de dollars… Ce sont les cadeaux qu’Ahmad Abouammo recevait d’un proche de la monarchie saoudienne. En échange, cet employé de Twitter fournissait les informations personnelles d’utilisateurs anonymes, critiques envers les autorités de Riyad entre la fin 2014 et début 2015.
Arrêté à Seattle en 2019, Ahmad Abouammo vient d’être jugé par un tribunal de San Francisco. Il a été reconnu coupable de fraude, falsification de documents, blanchiment d’argent. Coupable aussi d’avoir agi pour le compte d’un gouvernement étranger. Il encourt une peine allant de 10 à 20 ans de prison.
« Les preuves ont montré que, pour de l’argent et alors qu’il pensait faire ça à l’abri des regards, le prévenu a vendu son poste [d’employé de Twitter, ndlr] à un proche » de la famille royale saoudienne, a déclaré le procureur fédéral Colin Sampson face au jury la semaine dernière, après deux semaines de procès.
Respect des droits de l’homme
L’Arabie saoudite est régulièrement accusée de ne pas respecter les droits de l’homme. En 2018, l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi qui travaillait notamment pour le Washington Post, avait créé une crise diplomatique avec les États-Unis et fait du prince héritier Mohammed ben Salmane un « paria », selon les propres termes de Joe Biden. Mais depuis, ce dernier a revu sa politique. Poussé par des intérêts économiques, le président américain s’est rendu à Riyad en juillet, déclenchant la colère des organisations de défense des droits humains.
RFI