Le capitaine Ibrahim Traoré est, depuis ce vendredi 30
C’est donc dans une capitale burkinabè au ciel quelque peu couvert et sous blocus militaire rythmé par des tirs nourris, d’armes légères et d’artillerie lourde, que Paul-Henri Sandaogo Damiba qui avait chassé le président Roch Marc Christian Kaboré du pouvoir le 24 janvier, a été mis hors-jeu par ses camarades. Venu aux affaires avec pour priorité de rendre au Pays des Hommes intègres sa sécurité et sa quiétude d’antan, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) sous la conduite du colonel Damiba n’a pas réussi à inquiéter l’hydre terroriste. Toute chose qui a amené les frères d’arme de l’homme à reprendre les choses en main et continuer l’aventure sans lui. Le nouvel homme fort du Burkina, n’est autre que le capitaine nommé chef d’artillerie (RA) du Dixième Régiment de Commandement d’Appui et de Soutien (10è RCAS) en mars 2022 par… le lieutenant-colonel Damiba.
Ibrahim Traoré a pris les rênes du pays, comme un certain Thomas Sankara, comme lui après un putsch militaire, capitaine comme lui, âgé de 34 ans comme lui. Un clin d’œil du destin pour un Burkina en quête de nouveaux repères? Wait and see!
Comme pour tout putsch militaire qui se respecte, le MPSR a dissout le gouvernement, suspendu l’Assemblée législative de la transition (ALT), la constitution, la charte de la transition, fermé les frontières terrestres et aériennes à partir du 1er octobre. Dans sa lancée, le Mouvement a suspendu les activités politiques et celles de la société civile et instauré un couvre-feu de 21h à 5h du matin. Pour ne pas s’attirer le courroux de la communauté internationale, le MPSR a promis de continuer à respecter les engagements internationaux, notamment ceux en rapport avec les droits humains, pris par le Burkina.
Sous peu, au titre des mesures mises en place par le MPSR, les forces vives de la nation devraient être réunies dans le but d’adopter une nouvelle charte de la transition et de désigner un nouveau président de la transition, civil ou militaire. Et comme tout coup d’Etat, le deuxième du genre du MPSR a été fermement condamné par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Ainsi, le nouveau capitaine, au propre comme au figuré du bateau battant pavillon Burkina est Ibrahim Traoré.