La Guinée n’organisera pas la Coupe d’Afrique des nations en 2025. Le président de la Confédération africaine de football (CAF) Patrice Motsepe en a discuté avec les autorités guinéennes ce 30 septembre 2022 à Conakry. Un appel à candidatures va être lancé pour l’attribution de cette CAN 2025.
La 35e Coupe d’Afrique des nations de football (CAN 2025) n’aura pas lieu en Guinée. La Confédération africaine de football (CAF) l’a notifié aux autorités guinéennes, ce 30 septembre 2022 à Conakry. Le président de la CAF Patrice Motsepe a discuté de ce retrait avec le colonel Mamadi Doumbouya. Ce dernier, arrivé au pouvoir en septembre 2021, avait récemment érigé la CAN 2025 en « priorité nationale ». Mais le nouveau régime guinéen ne pouvait rattraper le retard accumulé depuis huit ans. « Pour la CAN 2025, la décision a été prise de ne pas continuer avec la Guinée parce que les infrastructures, malgré le grand effort déployé par les autorités, ne sont pas au niveau pour que la compétition puisse s’y dérouler. Il a été décidé de rouvrir l’appel à candidature pour la CAN 2025 », a indiqué Motsepe lors d’une conférence de presse.
Attribution surprise en 2014
C’est dès septembre 2014 que, à la surprise générale, la Guinée se voit attribuer l’organisation de la CAN… 2023. Un appel à candidatures a en effet été lancé par la CAF pour les éditions 2019 et 2021, finalement données au Cameroun et à la Côte d’Ivoire. Mais pas pour 2023. Certains haut-dirigeants de la CAF n’hésitent pas par la suite à accuser (en privé) le président de l’époque, Issa Hayatou, d’avoir ainsi fait un « cadeau » par sympathie pour les Guinéens.
Le pays, il est vrai, manque d’infrastructures sportives. Un problème qui s’accentue lorsque la nouvelle direction de la CAF avec à sa tête le Malgache Ahmad, élue en 2017, décide d’augmenter le nombre d’équipes participantes au tournoi de 16 à 24 pays. Il faudra donc davantage de stades, de terrains d’entraînement, d’hôtels et d’autres équipements à construire. Le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Guinée décident néanmoins de relever le défi. Trop difficile pour les Camerounais qui doivent céder la CAN 2019 à l’Egypte, se consolant avec la CAN 2021, la Côte d’Ivoire récupérant celle de 2023 et la Guinée 2025.
La CAF sceptique
En janvier 2019, le président de la Fédération sénégalaise Augustin Senghor propose de co-organiser la CAN 2025 avec la Guinée. Mais les autorités guinéennes refusent. C’est une question de fierté nationale. La Guinée veut y arriver seule. En privé, des membres du Comité exécutif de la CAF ricanent. « Même en 2027, ils ne seront jamais prêts ! »
En janvier 2022, en marge de la CAN au Cameroun, la Confédération africaine de football évoque déjà en interne, le plus discrètement possible, un retrait de l’organisation aux Guinéens. Mais avant toute décision, il faut juger sur place pour justifier d’un tel choix. Les conclusions des visites d’inspection seront implacables. La Guinée avait six stades à bâtir – sans parler des diverses infrastructures connexes (terrains d’entraînement, hôtels, routes…) – en trois ans. Motsepe a sifflé la fin de la partie.
RFI