Les 71 députés nommés au sein de la nouvelle Assemblée législative de transition (ALT) au Burkina Faso, ont pris leurs fonctions vendredi, plus d’un mois après le coup d’Etat qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, a constaté un journaliste de l’AFP.
Cette assemblée est chargée de voter les textes des réformes prévues pendant la transition. Les 71 députés ont été désignés, par le chef de l’Etat (20), les forces de défense et de sécurité (16), les organisations de la société civile (12), les représentants des régions du pays (13, un par région) et par les partis politiques (10).
Ils remplacent leurs prédécesseurs qui avaient été investis selon un mode de désignation similaire en mars, lors de la mise en place de cette assemblée par la junte alors dirigée par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, renversé fin septembre.
Une dizaine de députés issus de la précédente assemblée ont été reconduits, comme Abdoulaye Soma, ancien candidat à la présidentielle de novembre 2020, ou Ousmane Bougouma, professeur de droit de 41 ans, élu vendredi président de l’Assemblée.
« Notre pays le Burkina Faso vit des moments difficiles de son histoire. L’heure n’est pas aux célébrations ni aux réjouissances mais plutôt à l’engagement et à l’abnégation. Je vous exhorte à la sobriété, à l’effort collectif et à l’engagement patriotique », a-t-il déclaré, s’adressant aux députés, appelant à « un contrôle sans complaisance de l’action gouvernementale ».
La mise en place de cet organe législatif fait suite à l’adoption mi-octobre d’une Charte de la transition, élaborée après une concertation entre la junte au pouvoir et les « forces vives » de la nation (partis, syndicats, société civile…).
Cette charte dispose que les membres de l’ALT exercent un « mandat gratuit » et ne seront pas rémunérés, hormis des indemnités de session. Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) qui ont fait des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.
Cette dégradation de la situation sécuritaire a été invoquée pour justifier deux coups d’Etat cette année: le premier fin janvier, où une junte militaire dirigée par le lieutenant-colonel Damiba a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré et un autre fin septembre, portant le capitaine Traoré au pouvoir.
AFP