Le fondateur et ancien patron du géant chinois du e-commerce Alibaba Jack Ma va céder le contrôle de l’entreprise fintech Ant Group dans le cadre d’une restructuration, a annoncé samedi 7 janvier la société. Ces derniers mois, le régime communiste chinois a multiplié les coups contre de grandes firmes du secteur, tentant de les remettre sous son influence.
Jack Ma, l’un des hommes d’affaires les plus célèbres de Chine, a été le symbole du self-made man pour une génération de magnats chinois de la technologie, avec son parcours personnel atypique et son sens du spectacle. Mais l’ancien professeur d’anglais s’est retiré de la scène publique après que Pékin a fait barrage au projet d’introduction à la bourse de Hong Kong de Ant Group en 2020, après ses commentaires acerbes sur les régulateurs gouvernementaux.
L’entreprise a annoncé samedi dans un communiqué qu’elle ajustait sa structure de propriété afin qu’« aucun actionnaire, seul ou conjointement avec d’autres parties, n’ait le contrôle de Ant Group ».
Le communiqué a également dévoilé la structure complexe antérieure de la société, qui montrait que M. Ma contrôlait « indirectement » 53,46 % des actions. Il ne détiendra plus que 6,2 % des droits de vote après l’ajustement, selon les informations contenues dans la déclaration :
« Cet ajustement est mis en œuvre pour renforcer encore la stabilité de notre structure d’entreprise et la durabilité de notre développement à long terme. »
Dix personnes – dont le fondateur, la direction et le personnel – « exerceront leurs droits de vote de manière indépendante », a précisé la société. L’ajustement ne modifiera pas les intérêts économiques des actionnaires.
Une future détente avec Pékin, après un retrait préjudiciable de la Bourse ?
L’introduction en Bourse prévue par Ant Group aurait constitué un record mondial à l’époque et son retrait préjudiciable est intervenu alors que les autres intérêts commerciaux de M. Ma faisaient l’objet d’un examen officiel.
Pékin a également infligé à Alibaba une amende record de 2,75 milliards de dollars pour pratiques déloyales présumées.
Signe que l’étau pourrait désormais se desserrer, les autorités ont déclaré le mois dernier que Ant Group avait obtenu l’autorisation de lever 10,5 milliards de yuans (1,5 milliard de dollars) pour sa branche de crédit à la consommation.
La société pourra prochainement porter son capital social de huit milliards de yuans à 18,5 milliards de yuans, selon un avis publié le 30 décembre.
La nouvelle de l’approbation a fait grimper les actions d’Alibaba de près de 9% sur la place de Hong Kong, tandis que d’autres entreprises technologiques ont également été stimulées par l’espoir que la répression pesant sur le secteur pourrait s’atténuer.
RFI/AFP