Appelé quinze fois à la barre, un record, l’ancien chef d’État est le principal accusé dans le procès du massacre du 28 septembre 2009. Entendu pour la dernière fois ce mercredi 25 janvier, Moussa Dadis Camara a laissé la parole au gendarme Blaise Goumou.
Ce matin, rien de nouveau au tribunal criminel de Dixinn. Depuis le 12 décembre, c’est Moussa Dadis Camara qui est interrogé pour son rôle dans le massacre de plus de 150 personnes et le viol de plus d’une centaine de femmes le 28 septembre 2009, lors d’un meeting de l’opposition au stade de Conakry. Deux de ses avocats lui posent alors leurs dernières questions.
« Très bien, monsieur le président. Est-ce que vous pouvez conclure en ces termes : « je ne suis pour rien par rapport aux événements du 28-Septembre. Je n’ai jamais donné l’ordre, à aucun militaire, à aucun citoyen, de se rendre au stade du 28-Septembre » ? » L’ex-putschiste rejette toute responsabilité dans le massacre. « Je n’ai donné aucun ordre. Personne ne m’a donné d’ordre. »
Et puis, peu avant midi, le gendarme Blaise Goumou, membre des services spéciaux à l’époque, va pouvoir donner sa version des faits. Il dit qu’il se trouvait sur l’esplanade du stade de Conakry le 28 septembre 2009. « Ils sont venus à bord de 4 ou 5 pick-up. C’est Toumba [Diakité, NDLR] qui était devant, il est descendu et il a pris le départ pour l’intérieur du stade en tirant. Quand ils ont commencé à tirer, nous, on a quitté, on est rentré. »
Sans rien tenter pour porter secours aux Guinéens désarmés qui se trouvaient au stade, insiste le procureur. La comparution de Blaise Goumou doit reprendre lundi prochain.
RFI