Feux tricolores à Conakry : mieux vaut les réguler au cas par cas afin d’éviter des effets plus ou moins contraires [Balla Moussa]

Les feux tricolores sont une des solutions idoines à la problématique des conflits de passage au niveau des intersections planes des voies de circulation routière. Appelés également feu de stop, ces dispositifs ont été formellement inventés par l’afro américain Garet Augustus Morgan en 1914 à Cleveland aux USA avec au départ deux feux: le vert et le rouge. Le troisième feu, en couleur orange, fut introduit entre les deux premiers en 1920 dans les villes de Détroit et de New York. En tant que feu intermédiaire de transition entre circuler et s’arrêter, celui-ci est une mesure importante de sécurité routière au service des usagers de la route.

Quelques avantages du système des feux tricolores.

a) Lorsque la circulation est normale (c’est à dire le temps de trajet est conforme à la norme requise): les feux tricolores permettent surtout d’éviter les accidents du type conflits de priorité.

b) À la phase de la circulation routière dite gêne perceptible (ici, le temps requis de trajet sera légèrement dépassé): les feux tricolores sont très importantes pour éviter surtout de créer des bouchons inutiles sur l’une ou l’autre voie de circulation routière.

c) Dans le cas de la circulation dense et des embouteillages: les feux tricolores permettent de gérer ce summum de circulation par un << dispatching anti bloquant >> dans le déplacement de chaque véhicule.

Cependant, attention aux feux tricolores dans certaines situations.

Pour illustrer cette mise en garde, je prends le cas des feux tricolores à Conakry, au niveau des rails sur la T4 direction Lambangni en croisement avec la nouvelle route longitudinale aux rails de Russal-Fria (sur la ligne T5 nord Wanindara – direction Soumabosia). Ces feux tricolores ont besoin d’une touche de régulation.

Suivez mon regard !

En effet à cet endroit, sur l’artère principale T4 (carrefour ENCO 5 – carrefour Lambangni), le feu vert qui indique le temps réservé à la circulation des véhicules pourrait être légèrement augmenté par rapport à celui sur l’autre voie longitudinale aux rails.

Par contre, il faudrait prolonger le laps de temps vide nécessaire après la disparition du feu orange sur la voie longitudinale et l’apparition du vert sur la T4 pour permettre aux véhicules venant du côté longitudinal aux rails et qui ont dépasser leurs feux tricolores, d’effectuer la traversée en toute sécurité de la T4 qui se fait de part et d’autre en montant (rampe).

Actuellement les conducteurs de cette traversée manquent de quelques précieuses secondes qui leur faut afin d’éviter de fréquentes invectives réciproques, et surtout des risques de collisions latérales.

À charge donc aux gestionnaires de la circulation routière à Conakry de corriger cette anomalie et d’autres ailleurs dans notre capitale.

Quelques notions basiques sur le mode d’utilisation de chacun des feux

1) Avec le Vert, on doit circuler tout en prêtant attention aux derniers véhicules venant en retard depuis l’autre voie.

Malgré le feu vert, les véhicules suivants, venant de l’autre voie d’intersection ont la priorité: ce sont les ambulances, les véhicules des plus hautes autorités (Président de la république, Premier ministre,…), le chef d’état major des armées et autres véhicules spéciaux;

2) Avec l’Orange, à faible vitesse et un peu loin des feux, on doit activer ses manœuvres d’arrêt;

À grande vitesse et tout près des feux, on peut passer sous réserve d’être assez prudent devant soi;

3) Avec le rouge, ne jamais commettre l’imprudence de passer, même dans le cas de la circulation quasi inexistante. Les seuls véhicules exemptés de s’arrêter sont ceux cités dans le cas du feu Vert;

4) D’une part, le mode de fonctionnement de ces tricolores ne rime pas avec l’indiscipline à leur égard. D’autre part, la méconnaissance des messages contenus dans chacun de ces feux est très grave.Dans les deux cas de figure, ce système de régulation de circulation peut être que fortement accidentogène.

J’exprimerai à une autre fois mon regard sur les signalisations routières en général sur nos routes et le comportement des usagers de ces routes à Conakry et à l’intérieur de notre pays envers elle.

Ensemble, pour des routes qui rapportent mieux et durablement.

Concept Ingénierie de proximité.

 

Balla Moussa Konaté, ingénieur en ponts et chaussées; spécialiste en sécurité routière

 

Balla Moussa Konatéingénieur en ponts et chausséessécurité routière