Dégel des relations entre Paris et Bangui avec la rencontre entre Touadéra et Macron

Emmanuel Macron recevait Faustin-Archange Touadéra, ce mercredi après-midi à l’Élysée. Le président centrafricain fait un crochet par Paris, avant de gagner Cuba pour une réunion internationale, puis New York pour l’Assemblée générale des Nations unies. Après plusieurs années de brouille, cet entretien est une nouvelle étape dans la détente entre les deux pays

Les rapports sont tendus entre Paris et Bangui depuis l’arrivée de la milice russe Wagner en Centrafrique en 2018. Si on ne peut pas dire que Paris et Bangui se sont complètement rabibochés, les relations ont connu une très nette amélioration depuis six mois.

En mars, les deux chefs d’État se sont vus au Gabon, en marge d’un sommet sur le climat. En mai, Faustin-Archange Touadéra avait fait un geste en permettant la libération du Français Rémy Quignolot. En juin, un autre entretien était dans les tuyaux, lors du sommet sur le pacte financier mondial dans la capitale française, mais il n’avait finalement pas eu lieu.

Cet entretien intervient selon l’Élysée « dans un contexte de reprise du dialogue et de dynamique positive des relations bilatérales ». Côté français, on ne dit plus publiquement que le président Touadéra est « otage de Wagner » comme l’avait fait Emmanuel Macron en mai 2021. Et Paris s’est abstenu de critiquer le référendum constitutionnel du 30 juillet.

Gabon, Wagner et aides budgétaires au menu des discussions

Les échanges devaient porter sur la transition au Gabon, où le président Touadéra s’est rendu la semaine dernière en tant que facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac). Surtout, c’est la situation interne qui intéresse Paris : la France, comme les États-Unis, veut le départ de Wagner, les deux pays espérant convaincre la RCA de se désengager d’avec le groupe de mercenaires.

Wagner est affaibli depuis la mutinerie de fin juin et la mort d’Evgueni Prigojine, il y a trois semaines. Mais le groupe n’a pas montré de signe de désengagement d’un pays où il a développé des activités économiques avec de fortes ramifications au sein de l’État. Les chefs de Wagner à Bangui restent dans le pays.

Côté centrafricain, on manque de ressources, et on souhaite une reprise les aides budgétaires internationales, suspendues justement en raison des liens de la RCA avec Wagner.

Jusqu’ici, aucune déclaration officielle n’a eu lieu à la sortie.

RFI