Les magistrats du pays ne décolèrent pas contre les décisions jugées excessives du ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright. En grève depuis plusieurs jours, ils ont organisé un sit-in ce vendredi 15 septembre devant la Cour Suprême à Conakry.
En marge de cette manifestation pacifique, les magistrats réunis au sein de leur association ont remis au secrétaire général de la Cour Suprême un document contenant leur plate-forme revendicative de 12 points.
Devant les médias, le juge Ismaël Nabé du tribunal de première instance de Koundara a énuméré entre autres
- La levée de suspensions de leurs collègues Moussa CAMARA et Cé Avis GAMY, respectivement juge au tribunal de première instance de Labé et substitut du procureur près le même tribunal;
- Le retrait sur la page du Ministère de la justice et les pages – personnelles du ministre de la Justice, de tous les arrêtés de suspension concernant les magistrats en application de l’article 39 de la loi portant statut des magistrats ;
- Le rétablissement dans leurs droits, des magistrats dont les dossiers ont été jugés par le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature) s’ils ne sont reconnus pas coupables de fautes disciplinaires ;
- La priorisation de la saisine du CSM pour des faits de faute disciplinaire à des suspensions systématiques conformément à l’article 38 de la loi portant statut ;
- Le respect du droit à la défense des magistrats, objet de plainte notamment le respect des forme et délai de leur invitation dans la dignité absolue ; l’orientation des plaignants à des voies de recours en lieu et place des plaintes contre les magistrats sauf faits avérés et graves ;
- Tenir compte des aléas du déplacement en invitant des magistrats loin de leur ressort en les prévenant à temps ;
- Eviter toutes vindictes contre ceux qui soutiennent le mouvement pour l’indépendance et la dignité des magistrats…
Quant au porte-parole de l’Association des magistrats de Guinée, Théophile Magloire Kouadio, il a précisé que leur démarche n’est pas politique. A l’en croire ils ne sont ni contre le ministre de la Justice, ni contre son département , encore moins les autorités de la transition. Seulement, ils se battent pour l’indépendance de la justice.
Le secrétaire général de la Cour suprême, Mamadou Aliou Dramé, les a remercié et s’est engagé à transmettre leur plate-forme revendicative au premier responsable de l’institution.
Barkatoulaye Diallo/ Le Jour