Le Comité pour la protection des journalistes condamne la mise en examen et le maintien en détention du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala et appelle les autorités congolaises à le libérer immédiatement et sans condition.
Le 8 septembre, des policiers ont arrêté Bujakera, correspondant du site d’information privé Jeune Afrique et de Reuters, et directeur adjoint de la publication du site d’information local Actualite.cd, et l’ont accusé de « répandre de fausses rumeurs » et de « diffuser de fausses informations. »
Les autorités ont ensuite mis en examen Bujakera pour propagation de fausses nouvelles, falsification, usage de faux et distribution de faux documents, selon son avocat, Hervé Diakiese, et les médias.
Le tribunal de Kinshasa-Gombe devrait se prononcer sur une demande de libération provisoire du journaliste formulée par l’avocat de Bujakera le lundi 25 septembre, selon les médias.
« Les autorités de la RDC doivent abandonner toutes les poursuites judiciaires contre le journaliste Stanis Bujakera, le libérer et réformer les lois du pays pour veiller à ce que les journalistes ne soient jamais arrêtés ou emprisonnés en raison de leur travail », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, de Durban, en Afrique du Sud. « Les accusations supplémentaires portées contre Bujakera, qui est internationalement reconnu pour ses reportages, ne sont que l’exemple le plus récent et le plus flagrant du harcèlement et de la criminalisation auxquels sont confrontés les journalistes de la RDC. »
Le 11 septembre, les autorités ont placé Bujakera en détention provisoire avant de le transférer le 14 septembre à la prison centrale de Makala dans la capitale, Kinshasa.
Les accusations font suite à un article publié le 31 août par Jeune Afrique concernant l’implication éventuelle des services de renseignement militaire dans le meurtre de l’ancien ministre congolais des Transports, Chérubin Okende, qui ne nomme pas Bujakera comme l’auteur, et qui selon le média, n’a pas été écrit par lui.
Bujakera a été mis en examen en vertu de l’application combinée du code numérique de la RDC, de la loi sur la presse et du code pénal, qui criminalisent tous le partage en ligne d’informations jugées fausses, a déclaré Diakiese.
Lors d’une conférence de presse le mardi 19 septembre à New York, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a déclaré qu’il n’interviendrait pas dans l’affaire Bujakera, invoquant la séparation des pouvoirs entre la justice et l’exécutif.