Cellou Dalein Diallo, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, a tenu ce samedi 21 octobre un meeting politique à Lille au Nord de France. S’exprimant devant des nombreux militants de son parti, l’opposant exilé, est longuement revenu sur la manière du gouvernement CNRD d’octroyer les marchés publics notamment dans le domaine des travaux publics. Un secteur qu’il connait bien pour avoir été longtemps le patron de ce département dans les gouvernements Lansana Conté et a eu à piloter plusieurs projets routiers à travers le pays.
Son intervention dénonçant la manière d’octroi de ces marchés par « entente », il a effectué un véritable cours magistral aux dirigeants actuels du département en charge des Travaux publics.
Quelques extraits saillants:
Pas d’études préalables ni ingénieur conseil
Il n’y a pas souvent d’études préalable encore moins un ingénieur conseil. Un projet de construction de route exige au préalable une étude qu’on appelle APS, c’est-à-dire l’avant-projet sommaire. Ensuite une étude d’exécution, où il est question de définir la nature de route à construire en termes d’épaisseur et de dimensions selon les norme
La procédure normale biaisée
Toute dépense publique dont le montant est supérieur à 20 millions GNF, doit faire l’objet d’un appel à la concurrence. Soit vous faites une liste restreinte de cinq (5) entreprises ayant les capacités avérées de le faire, vous leur dites de faire une offre chacune, soit vous faites un appel d’offres ouvert publié dans la presse internationale et locale. Il y a une commission qui va procéder au dépouillement pour choisir l’offre qui présente la meilleure en termes de Qualité-Prix. Une fois que le marché est attribué, vous recrutez un ingénieur conseil par appel à la concurrence. Et c’est l’ingénieur conseil qui doit viser les factures
Le non respect du Code des marchés
C’est la rétrocommission qui prime
Vous prenez un ami et vous dites je te donne ce marché là, combien tu donnes et vous négociez entre vous, puisqu’il n’y a pas de cahier de charge généralement. Il n’y a pas de concurrence. Les routes, si vous ne suivez pas cette procédure qui garantie l’exécution du projet conformément au cahier de charge, vous appelez votre copain parce qu’il soutient le gouvernement ou la junte, naturellement, le produit ne répond pas au standard. Les gens sont beaucoup motivés par l’enrichissement personnel à travers les rétrocommissions.
Au département que dirige Elhadj Gando Barry de prouver le contraire aux propos de l’opposant Cellou Dalein Diallo à défaut de capitaliser cette crise pour rectifier le tir.
Gabriel Soumah/Lejour.info