Charles Wright aux responsables de la Maison centrale: « Pivi avait cinq téléphones..Je n’ai plus confiance en vous »

Rentré du pays début de semaine, après un long séjour médical à l’étranger, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright s’est rendu à la maison centrale où s’est déroulé le samedi dernier une attaque par un commando ayant réussi à exfiltrer Capitaine Moussa Dadis Camara, ancien chef de l’Etat, les colonels Claude Pivi, Moussa Thigboro Camara et Blaise Goumou, tous poursuivis dans le cadre du procès du 28 septembre.

Dans un diatribe dont la vidéo tourne en boucle sur les réseaux sociaux, le garde des Sceaux n’a pas été tendre vis-à-vis des responsables de l’établissement pénitentiaire dont  » il n’a plus confiance ».

« C’est vous qui fouillez. ça veut dire que si on réussit à faire rentrer des téléphones portables ici, ça veut dire que votre raison ici c’est quoi? Expliquez-moi.
Donc que je quitte mon bureau pour venir m’arrêter ici? Que moi je quitte mon bureau pour venir m’arrêter ? Je vous ai dit quoi à propos des téléphones portables ? Qu’est-ce que moi je vous ai dit ? Pivi avait 5 téléphones portables couchés.
Si on réussit à faire entrer des téléphones portables ici, alors c’est quoi votre raison d’être ? Vous voulez que moi je quitte mon bureau là-bas pour venir m’arrêter ici ? Pivi couché avec cinq téléphones portables ! Avec un téléphone portable, je peux commanditer tout ce que je veux dans ce pays. Si on met quelqu’un en prison, c’est pour ne pas qu’il soit en contact avec ses co-auteurs. Et s’il peut être avec le téléphone, c’est quoi sa raison d’être en prison ? Cinq téléphones portables devant lui  ! Où étais-tu, toi régisseur adjoint ? Les grades, combien d’années vous êtes dans ça ? Qui est venu vous donner ça ? Dans la vie, il faut savoir faire des récompenses et des sacrifices. Mais vous, en contrepartie, vous avez donné quoi ? Des téléphones portables passent ici comme si nous étions au marché. J’ai tout fait pour vous ici, mais quand je ne suis pas au pays, on pagaille. C’est normal ça ? Vous avez fait ce que vous avez voulu faire… on est là, la mort c’est une seule fois, mais vos éléments d’agissement me prouvent à suffisance que je ne peux plus avoir confiance en vous. C’est terminé, c’est fini ! Le pacte de confiance là, c’est terminé entre nous ».

Barkatoulaye Diallo/Lejour.info