Les électeurs libériens votent ce mardi pour élire au deuxième tour leur président de la République. Le bilan de l’ex-star du foot est contesté et il pourrait se retrouver sur la touche
Les Libériens votent mardi pour décider s’ils reconduisent à la présidence l’ancienne gloire du foot George Weah, au bilan critiqué, ou s’ils lui préfèrent le vétéran Joseph Boakai malgré son âge. Ce second tour de la présidentielle s’annonce serré entre deux candidats déjà opposés en 2017, quand Weah l’avait emporté avec plus de 61 %.
Weah conserve son aura d’unique Africain désigné Ballon d’Or, la plus prestigieuse récompense individuelle du foot. « Je suis content. Tout est calme, tout le monde vote et il n’y a pas de tension, c’est ça la démocratie », a-t-il dit alors que des violences pré-électorales ont fait craindre pour le déroulement du scrutin et du dépouillement.
« Mon objectif, c’est de gagner », a dit son adversaire, Boakai, chez lui près de Monrovia après avoir voté. Il a accusé le camp adverse d’être pris de « panique » et d’essayer de truquer le scrutin, mais a prévenu que ses sympathisants surveillaient les opérations.
Weah d’une courte tête
Parmi les électeurs qui se sont présentés devant les bureaux à Monrovia bien avant leur ouverture, Taiyee Success Iledare, étudiant de 22 ans, ne cachait pas sa préférence. « Mon candidat, c’est George Weah. Regardez autour de vous, les signes de développement », dit-il devant un bureau ouvert dans une école de Duazon, dans la banlieue de la capitale.
« Pas de bagarre »
George Weah, 57 ans, et Joseph Boakai, 78 ans, sont arrivés au coude-à-coude au premier tour le 10 octobre avec un peu plus de 43 % et une avance de 7 126 voix pour le président sortant. Au-delà du choix de la personne qui dirigera ce pays pauvre de cinq millions d’habitants en quête de paix et de développement, après les années de conflit et d’épidémie d’Ebola, l’un des enjeux est le déroulement pacifique et régulier de l’élection et l’acceptation des résultats.
Ses détracteurs l’accusent d’être déconnecté des réalités de ses concitoyens qui se débattent avec hausses des prix et pénuries
Plus de 2,4 millions d’électeurs étaient invités à se prononcer entre un sortant qui reste populaire parmi les jeunes mais doit défendre un bilan critiqué, et un vieux routier qui fut de 2006 à 2018 le vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue cheffe d’État en Afrique et qui a occupé une multitude de postes au sein de l’État ou du secteur privé. Mais son âge est considéré comme un handicap.
La commission électorale a 15 jours pour publier les résultats, mais l’affaire pourrait prendre moins de temps, dit un de ses responsables, Samuel Cole.
Corruption
Le président sortant se réclame de son action en faveur de l’éducation et de l’électrification des foyers, de la construction de routes et d’hôpitaux. Il promet de continuer à œuvrer au développement d’un des pays les plus pauvres de la planète. Ses détracteurs lui reprochent de n’avoir pas tenu ses promesses. Ils l’accusent d’être déconnecté des réalités de ses concitoyens qui se débattent avec hausses des prix et pénuries.
Ouest-France/AFP