Le manioc, exemple réussi et emblème de la coopération agricole Chine-Afrique

Au sein du Centre de démonstration des techniques agricoles (CDTA) de Brazzaville, en République du Congo, l’épluchage, le lavage, le râpage, le pressage et le séchage du manioc sont effectués automatiquement par des machines pour fabriquer de la farine juste avant son emballage. La mécanisation de la production réduit considérablement le facteur temps et augmente l’efficacité par rapport aux méthodes de traitement du passé.

En avril 2023, une chaîne de production introduite de la Chine a été installée et mise en service dans l’usine de transformation de farine de manioc au CDTA.

« Avec cette usine, on fabrique de la farine sous abri. Donc, nous n’avons plus le problème de la pluie », déclare le ministre congolais de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Paul Valentin Ngobo.

Le manioc, riche en amidon, constitue la sixième plus grande culture vivrière au monde. En 2022, sur les 580 millions de tonnes de cultures vivrières en Afrique, le manioc représentait 210 millions de tonnes, soit 36,2%. Cependant, en raison du manque de bonnes variétés et de techniques agricoles dépassées, la production moyenne de manioc du continent africain n’est que de 8,55 tonnes par hectare, bien en deçà de la moyenne mondiale de 15 tonnes par hectare.

Pour la Chine, le manioc est une importante matière première pour l’industrie de l’amidon. La Chine n’est pas un grand producteur de manioc, mais elle en est le plus grand consommateur mondial, représentant 75% des importations dans le monde. Parallèlement, la Chine a une position dominante dans la recherche sur le manioc au niveau mondial.

Les institutions chinoises de recherche scientifique, représentées par l’Académie chinoise des sciences agricoles tropicales (CATAS), ont obtenu de bons résultats dans le domaine de la culture de variétés de manioc, de la culture écologique et efficace, de la production entièrement mécanisée et d’autres aspects de la recherche, et ont cultivé plus de 20 excellentes variétés de manioc et élaboré différentes techniques de culture complémentaires.

Aujourd’hui, au CDTA de Brazzaville, le champ expérimental de deux hectares de manioc atteint progressivement sa maturité. Li Keming, expert chinois de la CATAS, travaille avec le personnel local et les stagiaires dans la récolte du manioc.

La CATAS a sélectionné deux variétés de manioc à haut rendement, résistantes aux maladies et adaptées au climat local et aux conditions de ressources, ce qui a conduit à une augmentation du rendement par hectare de 300% à 400% par rapport aux variétés locales.

Lors du deuxième Forum sur la coopération Chine-Afrique dans l’agriculture à Sanya, dans la province insulaire de Hainan (sud de la Chine), la partie chinoise a proposé d’aider l’Afrique à promouvoir de nouvelles variétés et de nouvelles technologies de manioc sur 500.000 hectares de terre, afin de doubler en moyenne les rendements.

Le manioc est emblématique de la coopération agricole entre la Chine et l’Afrique. En mettant l’accent sur la garantie de la sécurité alimentaire et la promotion de l’amélioration de l’agriculture, la Chine et l’Afrique mènent une coopération étendue.

Au cours des dix dernières années, la Chine a construit 24 CDTA en Afrique et a mené de vastes expérimentations et démonstrations de techniques agricoles pour les céréales, les légumes, l’élevage, l’aquaculture, etc. Elle a promu plus de 300 technologies avancées applicables, telles que l’ensemencement dense du maïs et la culture en environnement contrôlé de légumes, ce qui a permis d’augmenter en moyenne de 30% à 60% la production agricole locale, profitant à plus d’un million de petits agriculteurs en Afrique.

Selon Gaoussou Sanou, secrétaire général du ministère burkinabé de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, « grâce à l’introduction de la nouvelle variété de riz hybride chinois, qui nous permettra d’avoir une augmentation de la production, nous allons avoir un niveau zéro d’importation. Et la masse d’argent de 10 milliards de FCFA qui aurait dû être utilisée pour payer le riz d’Indonésie, du Pakistan, de Thaïlande, des Philippines et autres, nous allons pouvoir l’économiser et travailler à faire en sorte que chaque producteur, chaque population du Burkina Faso puisse bénéficier. Bien sûr, cela va contribuer à éradiquer la faim. »

A la suite du Dialogue des dirigeants Chine-Afrique tenu en août, la Chine a publié le Programme d’assistance à la modernisation de l’agriculture de l’Afrique, dans le cadre duquel le ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales a proposé lors du forum de mener des actions concrètes afin d’améliorer les capacités de production des cultures vivrières en Afrique.

Xinhua.net