Kindia: Le carburant vendu entre 40 et 50 mille francs le litre, les stations fermées

L’incendie du principal dépôt d’hydrocarbures du pays à Kaloum, le lundi 18 décembre 2023 a provoqué une crise de carburant dans le pays, étant donné que pour empêcher la spéculation, le gouvernement a ordonné la fermeture de toutes les stations. À Kindia la pénurie a été ressentie dès les premières heures du lundi. Les stations de services restent fermées.
Les citoyens, détenteurs d’engins roulants ont été obligés de garer leurs engins. Trouver un taxi reste difficile. Les rares taxi-maitres qui circulent ont triplé voire quadruplé les tarifs de transport. Pour se rendre au marché ou au lieu du travail, les citoyens voulant se déplacer optent pour la marche à défaut de pouvoir faire face aux tarifs fixés au gré du conducteur.
Mohamed Camara, un chauffeur rencontré sur place dit :« on est conscient de ce qui s’est passé à Conakry. Mais les stations de Kindia ne doivent pas fermer à cause de cela. Nous souffrons ici énormément. Depuis le matin je veux voyager. Mais la voiture ne contient pas d’essence », a-t-il dit
Thierno Amadou Baldé, conducteur moto dit n’avoir pas pu travailler depuis le matin.
« Il n’y a pas de travail. Voici ma moto garée là. J’ai cherché l’essence partout. Mais je n’ai pas eu même un demi-litre », nous a-t-il confié.
Thierno Mamadou Diallo, un autre taxi motard dit : « j’ai poussé ma moto pour venir en ville. Depuis le matin même le petit déjeuner je n’ai pas eu. Je suis entrain de chercher où avoir le carburant. Mais nulle part je ne l’ai vu ».
Cette crise n’a pas seulement impacté que les détenteurs d’engins roulants mais aussi les citoyens vendeurs d’essence au marché noir. Boubacar Sow, vendeur nous confie « Nous sommes inquiets. Comment nous pouvons avoir quelques choses pour nourrir la famille », s’interroge-t-il. Avant de renseigner sous forme de regret : « J’ai sillonné la plupart des stations pour avoir de l’essence. Mais il m’a fallu pousser ma moto pour revenir ».
Quelques vendeurs d’essence au marché noir profitent bien de cette crise pour se remplir les poches au détriment des populations.
« Ce matin j’ai acheté l’essence à 20.000f le litre. Je demande autorités d’ordonner aux stations services de nous fournir l’essence. Sinon c’est pas bon pour la population », nous a confié un taxi motard, Alya Camara.
Mohamed Lamine Camara, un autre conducteur de moto affirme « nous souffrons beaucoup pour avoir l’essence. Nous avons nos motos garées. Les vendeurs d’essence nous le livrent entre 20.000, 30.000, 40.000 jusqu’à 50.000f par litre. Quand nous disons aux passagers de passer plus de 5.000f par tronçon, ils n’acceptent pas. Ils préfèrent parcourir les kilomètres pour rejoindre leurs domiciles », a-t-il laissé entendre.
Les stations services restent toujours fermées. Même au marché noir, il n’est pas facile de procurer de produits pétroliers. Quant aux chauffeurs et taxi-maîtres, ils restent sans activité.

Amadou Sylla/Lejour
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