Présidentielle au Sénégal: l’opposant Ousmane Sonko appelle à voter pour son numéro 2 Bassirou Diomaye Faye

Dans une vidéo non datée, l’opposant emprisonné Ousmane Sonko désigne son numéro deux Bassirou Diomaye Faye comme son remplaçant à la présidentielle sénégalaise du 25 février.

Au Sénégal, plus de doute possible : l’opposant Ousmane Sonko, confirme le choix de Bassirou Diomaye Faye pour le remplacer à la présidentielle du 25 février prochain

C’est par le biais d’une vidéo pré-enregistrée et diffusée sur sa page facebook et des médias proches de l’opposition qu’Ousmane Sonko a fait cette annonce ce 28 janvier 2024 qu’on n’avait pas entendu le son de sa voix depuis son arrestation le 28 juillet dernier.

C’est ainsi la deuxième prise de parole de l’opposant en quelques jours. Cette vidéo, comme la première, aurait été enregistrée alors qu’Ousmane Sonko était encore en résidence surveillée courant juillet, selon un membre de son parti. « On avait travaillé sur différents scénarios, dont celui-ci », explique El Malick Ndiaye, le porte-parole des ex-Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef, la formation d’Ousmane Sonko, dissoute).

On y voit l’opposant en tenue traditionnelle, son portrait officiel en hologramme derrière lui, détailler pendant 44 minutes en wolof, sa stratégie. Et d’abord : la confirmation de Bassirou Diomaye Faye comme candidat de substitution.

« Bassirou, c’est moi », explique Ousmane Sonko qui le présente comme son « petit frère ». « Bassirou est plus honnête que moi » et « extrêmement brillant », dit-il encore. Avant de conclure : « Je place le projet entre ses mains. »

Dans sa vidéo de 44 minutes, Ousmane Sonko demande également la libération de Bassirou Diomaye Faye, au nom du principe d’égalité entre candidats

Car c’est toute la question désormais : Bassirou Diomaye Faye, en détention provisoire depuis avril pour des accusations d’appel à l’insurrection – entre autres – pourra-t-il être libéré pour faire campagne ?

Des juristes estiment que les crimes graves dont il est accusé – six chefs d’inculpation au total parmi lesquels « actes de natures à compromettre la paix publique », mais aussi appel à l’insurrection, atteinte à la sécurité de l’État – ne permettraient pas une mise en liberté provisoire.

D’autres avancent l’article 32 de la Constitution qui garantit « l’égalité des candidats pour l’utilisation des moyens de propagande ». En vertu de cet article, Bassirou Diomaye Faye devrait donc avoir le droit de mener librement sa campagne, s’il fait une demande de mise en liberté provisoire. Pour l’heure, aucune demande n’a été faite.

Dans l’immédiat, Ousmane Sonko  appelle en tout cas les autres prétendants à la présidentielle partenaires politiques de son parti, comme Habib Sy et Cheikh Tidiane Dieye, à rester candidats, pour augmenter le temps d’antenne en faveur du candidat de l’ex-Pastef.

RFI