La 13ème Session de la prise en charge des femmes vivant avec le fistule obstétricale débutée il y a une semaine à l’hôpital régional de Kindia, continue ses activités de traitement. Dr Touré Mohamed Moro, chef de service de gynéco-obstétrique a parlé de la maladie fistule obstétricale et a énuméré les symptômes et ses causes, ce samedi 04 mai 2024.
« La fistule obstétricale est une complication due à l’accouchement. La femme obtient cette maladie pendant l’accouchement. On parle de fistule c’est lorsqu’il y a communication entre deux orifices. La fistule peut être végétale. Elle peut être recto-vaginale : Lorsque la communication se trouve entre la vessie et le vagin, c’est l’urine qui coule . Et lorsqu’il y a la communication entre le rectum et le vagin, c’est les sels qui viennent ».
Continuant son allocution, notre interlocuteur dit : « il y a eut beaucoup de changement dans la prise en charge de la fistule obstétricale. Depuis le mois de mars 2017 nous sommes dans cette dynamique de prise en charge de fistule obstétricale. Nous sommes à notre 13ème session de fistule. Et, cette fois-ci nous avons enregistré beaucoup de cas de fistules. Les patientes viennent de partout en Guinée et même la Sierra Leone ».
Pour la prévention contre cette maladie de fistule, Dr Touré Mohamed Moro dit en ces termes : « La prévention c’est l’utilisation des structures de santé. Et, notre pyramide sanitaire commence par les postes de santé, les centres de santé, les hôpitaux préfectoraux, régionaux jusqu’au centre de référence ».
Cette dangereuse maladie ne reste pas sans causes. Ainsi, Dr Moro ajoute : « Les mariages précoces peuvent être la cause de cette maladie. Par exemple, les femmes qui n’ont pas l’âge d’être mariées. C’est-à-dire les très jeunes filles de 13 ou 14 ans dont le bassin est encore immature. Une jeune fille de cet âge est apte à prendre la grossesse mais ça trouverait que les os du vagin ne sont pas bien développés pour mener à terme sa grossesse. Alors, ces femmes pareilles doivent passer par la césarienne. Et si ces femmes n’ont jamais utiliser les structures de santé elles vont accoucher sans le savoir. En plus, il y a aussi des femmes qui ont l’âge d’être mariées mais par conséquent elles ont bassin rétréci et le fétiche ne pourra pas passer. Donc, il faut toujours passer par les structures sanitaires pour savoir si vous pouvez accoucher par la voie basse ou par césarienne ».
«On doit renforcer la promotion de la santé communautaire. Quatre-vingts dix pour cent des femmes viennent des villages très éloignés où la prise en charge de la fistule obstétricale est difficile et même se rendre dans les structures sanitaires est très difficile pour elles. Donc, nous devrons renforcer la santé communautaire en faisant des échographies mobiles, des cliniques mobiles. Partir puiser ces femmes pour éviter beaucoup de choses. Parce que cette session, on est vraiment débordé. Notre capacité d’accueille était de dix-sept femmes. Mais cette année nous avons consulté au total soixante femmes et nous avons retenu trente cinq femmes aptes à l’intervention chirurgicale. Par ailleurs, la prise en charge de ces femmes est gratuite sur toute sa ligne : les frais de transport, nourritures, etc. » a conclu Dr Touré Mohamed Moro, chef de service de gynéco-obstétrique.
L’une des patientes de cette session de fistule obstétricale a témoigné d’être avec cette maladie il y six mois. Elle dit : « J’ai eu cette maladie après l’accouchement. Je sens l’urine coulé sur moi involontairement ».
Une autre malade venant de Mandiana a témoigné d’être victime de divorce à cause de cette maladie et rejetée par sa communauté.
Dr Camara Moussa, chirurgien dentiste et responsable de la cellule de communication de l’hôpital régional de Kindia, a fait un débriefing sur les activités de cette session de fistule : « L’hôpital régional de Kindia, il y a de cela un bon moment, est une structure de référence pour la prise en charge des femmes souffrantes de la fistule obstétricale. Avec la collaboration de nos partenaires à l’USAID qui nous accompagne dans cette session, nous avons collecté une trentaine de femmes qui ont été réceptionnées et que nous allons prendre en charge gratuitement. Nous avons débuté par la réception et la consultation ensuite dans les jours à venir les interventions doivent commencer ainsi que le suivi jusqu’à la libération de toutes les patientes ».
Amadou Sylla/Lejour.Info