Kindia : Les citoyens réagissent après le verdict du procès du 28 septembre.

Après une longue période de jugement des accusés des évènements des massacres du 28 septembre 2009, le verdict déclarant plusieurs accusés coupables des faits qui leurs ont été reprochés est tombé ce mercredi 31 juillet 2024 au tribunal criminel de première instance de Dixinn. Ce sont entre autres les peines de 10 à 25 ans d’emprisonnement. Cependant, plusieurs acteurs de la société civile et politique voient une légèreté de durée de cette peine à l’égard des atrocités commises par condamnés.

Salif Sylla, coordinateur de la cellule de veille citoyenne de Kindia, a  exprimé son sentiment de satisfaction et de désolation à l’égard du verdict. Il dit « c’est un sentiment de satisfaction d’une part. Parce que c’est une manière d’alerter les autres présidents que même si on est président si on failli, on sera appelé devant une juridiction pour expliquer les faits. Tout le monde est justiciable. Ma déception c’est au niveau des durées de condamnation. Quand on prend les 18, 20, 25 ans je pense que le dégât commis est très énorme que cette condamnation. Si c’est comme ça, chacun peut faire. Dans ce cas, si je suis président, je pourrais massacré un nombre de guinéens parce que je sais que dans 18 à 20 ans que je serai condamné. Et qui sais si le président qui viendra ne va pas me gracié ? Ceux qui sont morts, est-ce qu’on peut remplacer leurs âmes ? Ceux qui ont les bras, les  pieds cassés et des violées, est-ce qu’on peut réparer les dommages ? Non. Après le verdict l’Etat devrait se prononcer sur ce point. Voir comment accompagner ces victimes », a avoué Salif Sylla.

Pour Ismaël Forécariah Camara, secrétaire fédéral de l’UFDG Kindia 2, cette peine des coupables est petite mais on peut s’en réjouir. Il dit « cette condamnation n’est pas à la hauteur des crimes qui ont été commises. Mais on peut se contenter de ce verdict. Cela approuve que rien ne restera maintenant impuni. Quelle que soit la nature des choses, quel que soit le temps qui va s’écoulé, quand vous faites une chose, vous serez rattrapez par l’histoire ». Il a ainsi conseillé les gouvernants de prendre l’exemple sur ce procès du 28 septembre. « Cela va être un exemple pour les gouvernants. Que tu sois administrateur ou homme public, attends-toi à recevoir des exemples comme ça. Quand vous faites des fautes dans la vie publique, vous serez rattrapez par l’histoire. Il faudrait que chacun cherche à sortir par la grande porte. Respecter les droits démocratiques pour que les gens ne faillent pas ».

Poursuivant, notre interlocuteur ajoute « c’est une victoire pour les victimes du 28 septembre 2009 dans le cadre où les accusés ont été reconnus coupables. Et le verdict est tombé. Ce n’est pas seulement le dédommagement qui soulage les victimes mais aussi cette condamnation des auteurs », a ajouté Ismaël Forécariah Camara.

Amadou Sylla/Lejour.Info

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