Donald Trump élu 47e Président des États-Unis : Une victoire malgré ses déboires judiciaires (Par Aboubacar Sacko)

Ce mercredi 6 novembre 2024, Donald Trump a été élu 47e Président des États-Unis, devenant ainsi le deuxième ancien président à revenir au pouvoir après avoir quitté la Maison Blanche. Une victoire qui, bien que surprenante à certains égards, n’est que le fruit d’une campagne acharnée et d’une résilience impressionnante face aux nombreux obstacles juridiques qui ont ponctué ses dernières années. Trump a triomphé de Kamala Harris, candidate démocrate, dans une élection marquée par des enjeux multiples et des tensions nationales profondes.

Une carrière troublée par les déboires judiciaires.

Depuis sa défaite en 2020, Donald Trump a été au centre d’une série de procédures judiciaires qui aurait pu mettre fin à toute ambition politique pour n’importe quel autre homme. Enquêtes fiscales, soupçons d’ingérence étrangère, accusations liées à l’assaut du Capitole en janvier 2021 et divers autres procès ont inondé les médias et la sphère publique.

Malgré ces turbulences, Trump a conservé une influence majeure au sein du Parti républicain. Ses partisans, nombreux et déterminés, ont vu en lui le champion d’une lutte contre l’establishment et un homme persécuté par les institutions. Bien que plusieurs de ses affaires judiciaires continuent de faire surface tout au long de la campagne de 2024, il a réussi à maintenir un discours de « victime » des élites, affirmant que ses ennuis juridiques n’étaient que des tentatives d’entraver sa volonté de représenter le peuple contre un système corrompu.

Sa capacité à transformer ses scandales en atouts politiques a été l’un des aspects clés de sa campagne. Pour beaucoup d’électeurs, ses démêlés avec la justice n’étaient pas un obstacle, mais une preuve de sa volonté de défier l’establishment politique. De plus, il a habilement manipulé l’hostilité médiatique à son égard, la qualifiant de biaisée et anti-américaine, renforçant ainsi l’image de l’homme qui combat les institutions pour « faire l’Amérique grande à nouveau ».

Une élection serrée : Trump contre Harris.

Face à lui, Kamala Harris, la vice-présidente sortante, semblait être une adversaire redoutable. Elle représentait le statu quo démocrate et se présentait comme une candidate progressiste capable de résoudre les problèmes économiques et sociaux du pays. Cependant, son image n’a pas suffi à convaincre tous les électeurs, notamment ceux des États-clés, qui se sont détournés d’une administration Biden-Harris jugée trop lente dans la gestion des crises économiques et sociales.

Dans les États pivots, tels que la Pennsylvanie, le Michigan, la Géorgie et l’Arizona, Trump a su ravir les tensions politiques et sociales qui ont marqué son premier mandat. La résurgence de l’inflation, les préoccupations concernant l’immigration et le mécontentement vis-à-vis des politiques environnementales de l’administration Biden ont joué un rôle clé dans sa victoire. Ces États, qui avaient basculé en 2020 en faveur de Joe Biden, ont voté à nouveau en faveur de Trump en 2024, notamment grâce à un retour en force de son électorat rural et conservateur.

Les résultats des États clés.

La Pennsylvanie , souvent décisive, a vu Trump reprendre le dessus, avec une majorité de 52% des voix contre 48% pour Harris. Les électeurs de la classe ouvrière et des petites villes ont massivement soutenu Trump, séduit par ses promesses de réindustrialisation et de création d’emplois.

Le Michigan , autre bastion démocrate en 2020, a également basculé en faveur de Trump. Cette fois, il a obtenu 51% des voix, contre 49% pour Kamala Harris, en grande partie grâce à son soutien dans les banlieues de Detroit et dans les régions rurales de l’État.

L’Arizona et la Géorgie , deux États cruciaux, ont également fait pencher la balance en faveur de Trump, avec des marges relativement serrées mais significatives. Ces États avaient été conquis par Biden en 2020, mais le rejet des politiques de l’administration actuelle a permis à Trump de regagner une base électorale solide, notamment parmi les électeurs indépendants et les communautés hispaniques modérées.

La Floride , un État qu’il a réussi avec une grande avance, a été un autre tournant décisif. Trump a obtenu plus de 58% des voix, une victoire qui a renforcé sa position en tant que favori de l’élection.

La résistance de l’électorat républicain et la division du pays

L’élection de Donald Trump a également mis en évidence la polarisation croissante des États-Unis. Le pays reste profondément divisé, et les partisans de Trump sont plus que jamais déterminés à soutenir un homme qu’ils considèrent comme le seul capable de restaurer l’ordre et de défendre les intérêts américains face à un monde mondialisé et un gouvernement jugé trop permissif. .

Trump, de son côté, a su convaincre les électeurs au-delà de ses bases traditionnelles en jouant sur les préoccupations économiques, la sécurité nationale et la nécessité d’une politique étrangère plus agressive. Malgré ses démêlés judiciaires et ses positions controversées, sa victoire témoigne de la puissance de son réseau de soutiens et de sa capacité à s’imposer comme une alternative face au système politique actuel.

Le retour du « Trumpisme »

L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2024 marque un retour en force du « Trumpisme ». Malgré des scandales judiciaires et une campagne largement centrée sur la résistance au système, Trump a su regagner le cœur d’un grand parti de l’électorat américain, rapportant les États clés et redéfinissant le paysage politique du pays. En tant que deuxième ancien Président à revenir aux affaires après Grover Cleveland, il prouve que, dans la politique américaine, la résilience et la capacité à mobiliser une base de soutien fidèle peuvent triompher, même face à de nombreux défis.

 

Par Aboubacar SAKHO 

Juriste-journaliste

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