Au lendemain d’un drame tragique survenu lors d’un tournoi sportif, les organisations de défense des droits de l’homme en Guinée révèlent un bilan alarmant de 135 décès et 50 disparus. Elles appellent à une enquête judiciaire pour établir les responsabilités et demandent aux familles des victimes de s’unir pour porter plainte.
Au lendemain du drame survenu au stade 3 avril de N’Zérékoré, le gouvernement guinéen a initialement annoncé un bilan de 56 morts et plusieurs blessés. Cependant, ce mardi 3 décembre, des organisations de défense des droits de l’homme, dont Même Droit pour Tous (MDT) et l’Organisation Guinéenne de défense des Droits de l’Homme (OGDH), ont revu ce bilan à la hausse, faisant état de 135 décès et de 50 disparus.
Selon les informations recueillies par ces organisations auprès de l’hôpital régional de N’Zérékoré, des supporters présents au stade, ainsi que des chefs de quartiers, il est estimé que la majorité des victimes sont des enfants de moins de 18 ans. Les déclarations des organisations soulignent également les nombreux blessés et les dégâts matériels importants causés par cet événement tragique.
Les causes de cette tragédie sont attribuées à plusieurs facteurs, notamment le mécontentement des supporters face à un mauvais arbitrage, l’usage excessif de gaz lacrymogène par les forces de sécurité, et la mauvaise sécurisation du stade. Les organisations pointent également du doigt l’obstruction des sorties par les véhicules des forces de défense, ainsi que le nombre élevé de supporters dépassant la capacité d’accueil du stade.
Les responsables de cette tragédie sont désignés comme étant l’Alliance des jeunes leaders de la forêt, en complicité avec le CNRD, qui aurait apporté un soutien technique et financier à l’organisation du tournoi. Les organisations de défense des droits de l’homme demandent l’interpellation immédiate des organisateurs et l’ouverture d’une enquête judiciaire pour situer les responsabilités.
Elles invitent également les familles des victimes à se regrouper en association pour porter plainte contre les auteurs de cette tragédie devant les institutions judiciaires compétentes, tant au niveau national qu’international. Enfin, elles appellent la population de N’Zérékoré au calme et à la retenue dans cette période difficile.
Michel Kourouma/Lejour.Info