Le tournoi de la « Refondation » relancé sous un nouveau nom, la vie humaine en question

Alors que la population de N’zérékoré peine à se remettre de la tragédie humaine survenue lors du tournoi de la « Refondation », le gouvernement de la transition, par le biais du Gouvernorat de Conakry, a décidé de relancer ce même tournoi, désormais rebaptisé « Préservation des acquis et cohésion sociale ». Cette initiative survient alors que les familles endeuillées continuent de pleurer leurs proches, sans espoir de justice, et que les blessés restent en quête de guérison.

Initialement associé au trophée « Général Mamadi Doumbouya », ce tournoi, qui semble davantage être un outil de propagande politique, a été transformé en un événement impersonnel sous le patronage des « Hautes Autorités du pays ». Cette décision soulève des interrogations sur la sensibilité du gouvernement face à la tragédie qui a frappé N’zérékoré.

Plus de dix jours après le drame, le gouvernement refuse de communiquer sur le bilan réel des événements tragiques, qui selon diverses ONG, pourrait s’élever à 150 morts et une cinquantaine de disparus. D’autres sources, y compris le haut conseil de la diaspora forestière, évoquent un bilan de 300 morts, tandis que des témoignages de citoyens et des sources médicales parlent de plus de 200 victimes.

Dans ce contexte, la détermination du CNRD à poursuivre sa campagne pour la confiscation du pouvoir semble indiquer une inquiétante banalisation de la vie humaine. Les événements récents soulignent un décalage frappant entre la gravité de la situation et les actions entreprises par les autorités, laissant la population dans un sentiment d’abandon et d’impunité. La question demeure : à quel prix la cohésion sociale est-elle recherchée ?

Kamissa Diallo/Lejour.Info