Le nouveau gouvernement français, dirigé par François Bayrou, a officiellement pris ses fonctions ce mardi 24 décembre 2024, mais se retrouve déjà au cœur de vives polémiques, notamment en raison de la nomination de Gérald Darmanin à la Justice et des accusations de dépendance à l’extrême droite.
Les ministres du nouveau gouvernement français, dirigé par le Premier ministre François Bayrou, ont pris officiellement leurs fonctions ce mardi 24 décembre 2024, dans un climat déjà tendu. À peine annoncée, la composition de l’équipe est critiquée, notamment pour sa supposée proximité avec l’extrême droite, ce qui pourrait entraîner des motions de censure.
François Bayrou, 73 ans, a tenté d’apaiser les tensions en déclarant : « Je suis persuadé que l’action que je définis devant vous et l’équipe gouvernementale feront que nous ne serons pas censurés. » Cependant, le défi est de taille, car il est le quatrième Premier ministre en 2024, succédant à un prédécesseur qui n’a tenu que trois mois, illustrant une instabilité politique sans précédent depuis l’instauration de la Vème République.
Le Parti socialiste, par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure, a rapidement réagi, affirmant que « aucune des conditions du pacte de non-censure n’a été respectée » et n’excluant pas de voter une motion de censure lors de la déclaration de politique générale prévue le 14 janvier.
La nomination de Gérald Darmanin à la Justice suscite également des controverses. Ancien ministre de l’Intérieur, Darmanin, qui a fait face à des accusations de viol et de harcèlement sexuel en 2018, est critiqué par des associations féministes. Constance Villanova, militante féministe, et d’autres voix s’élèvent contre sa présence au gouvernement.
Les critiques ne viennent pas seulement des féministes. Olivier Faure a qualifié le gouvernement de « provocation », tandis que Marine Le Pen, cheffe de l’extrême droite, a averti que les Français pourraient bientôt être contraints de choisir une nouvelle voie. Laurent Wauquiez, des Républicains, a évoqué un soutien « très exigeant » à Bayrou, laissant entendre que ce soutien pourrait être retiré selon les orientations politiques.
Pour tenter de stabiliser la situation, deux anciens Premiers ministres, Élisabeth Borne et Manuel Valls, ont été nommés ministres d’État, respectivement en charge de l’Éducation nationale et des Outre-mer. Élisabeth Borne a reconnu les défis qui l’attendent, soulignant l’importance de lutter contre les incivilités et les atteintes à la laïcité dans les écoles.
Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a quant à lui insisté sur la nécessité de s’attaquer au « mal endémique » du déficit public, annonçant que le passage du budget pour 2025 serait une priorité.
Reste à voir si ce nouveau gouvernement parviendra à surmonter les critiques et à instaurer une stabilité politique dans un contexte déjà tumultueux.
Lejour.info