Scandale OGP : La responsabilité du Conseil d’administration

Plusieurs mois sans salaire, c’est le drame des employés de l’Office Guinéen de Publicité, victimes de la scandaleuse gestion de la régie. Cette “gabegie financière” que le Président Mamadi Doumbouya a solennellement dénoncée le 05 septembre 2021 depuis le Palais Présidentiel, et juré de combattre de toutes ses forces lors de sa prise de pouvoir, a déjà conduit l’ancien directeur général limogé de l’OGP, Mandian Sidibé, à la maison d’arrêt de Coronthie. 

Ce placement en détention fait suite à celui d’autres responsables et agents d’entreprises publiques accusés de malversations et mis sous les verrous. Le cas de l’ancien réfugié de Paris, réhabilité et promu dans de hautes fonctions administratives par le patron du CNRD, prouve encore, si besoin en était, la constance et la fidélité du Général de Corps d’armée, Mamadi Doumbouya, à son engagement initial de ne pas trembler dans la répression contre les auteurs des malversations. Un engagement réitéré lors de ses vœux à la nation, le 31 décembre 2024.

Difficile à ce stade de dire le montant reproché à l’ancien directeur de l’OGP, mais se comporter comme si de rien n’était alors que les travailleurs accumulent plusieurs mois sans solde n’est pas si fortuit que ça. Loin d’être un acte isolé incriminant le seul directeur, ce scandale avec une telle ampleur n’aurait jamais été possible sans au moins la complicité passive du conseil d’administration de l’Office Guinéen de Publicité. Quand personne n’ignore que le conseil d’administration définit les politiques de l’entreprise, conseille l’équipe de direction sur la stratégie, la rémunération du personnel, supervise les opérations et assure une surveillance générale des opérations, il est impossible de dégager sa responsabilité dans ce scandale qui a privé les pauvres travailleurs pendant de nombreux mois.

À partir de là, il est important de préciser à propos de la révélation de Guinée114 sur “la possible convocation du PCA Thierno Mamadou Bah à la CRIEF” que cette évocation n’est plus une probabilité mais bien une nécessité pour les besoins d’enquêtes. Une obligation d’autant que le Président du conseil d’administration (PCA) est le gardien du fonctionnement correct et de la crédibilité de l’OGP. Au nom du Chef de l’État dont il a bénéficié de la confiance et de l’ensemble du gouvernement, le PCA avait un rôle essentiel pour préserver l’entreprise de la malversation et du dysfonctionnement. Malheureusement, la moralité de ce conseiller, qui donne l’impression de ne briller que par le trafic d’influences en postant systématiquement sur Facebook ou les stories ses images forcées avec le Président Mamadi Doumbouya et d’autres hautes personnalités pour les besoins de la cause, est fortement entachée par l’audition de Mandian Sidibé.

Récemment, au grand étonnement de tous ceux qui connaissent le fondateur du “Défi”, Thierno Mamadou Bah a fait étalage sur Facebook de biens immobiliers qui interrogent sur la source d’enrichissement de l’ancien directeur de publication d’un journal de faible tirage. Les enquêtes nous situeront sur les différentes responsabilités. Elles diront si Thierno Mamadou Bah et son Conseil d’administration ont effectivement participé au pillage des ressources de l’OGP ou s’ils ont laissé faire Mandian Sidibé et à quel prix. Toujours est-il que dans un cas ou dans l’autre, la responsabilité du Conseil d’administration dans la gabegie de l’OGP est une évidence. À suivre.

 

Diarra Condé

Guinee7sur7