Kindia : Les autorités de l’éducation rackettent les écoles pour des prières en faveur du Général Mamadi amadi Doumbouya

Quand la soumission devient un mode de gouvernance, l’éducation trinque. Le jeudi 20 février, Kindia a été le théâtre d’une mascarade de plus orchestrée par les laudateurs du régime. Officiellement, la ville a célébré une manifestation de soutien à la candidature du Général Mamadi Doumbouya. Officieusement, c’était une démonstration d’allégeance servile où l’école, déjà à l’agonie, a servi d’outil de propagande.

Les autorités, dans un zèle maladif, ont décrété un arrêt total des activités. Bureaux fermés, écoles désertées, tout devait s’incliner devant la grand-messe politique du régime. Mais ce n’était pas suffisant. Comme si priver les enfants de leur droit à l’éducation ne suffisait pas, il a fallu les plonger dans un délire mystico-politique avec une lecture du Coran et des prières orchestrées en faveur du chef suprême. Et qui dit cérémonie imposée, dit bien sûr ponction financière. Les écoles primaires ont dû verser 50 000 FG chacune, et les établissements du secondaire ont été rackettés de 250 000 FG sous prétexte d’une « contribution » à cette farce spirituelle.

Quel spectacle affligeant que de voir les autorités éducatives, censées défendre l’école et ses principes, se transformer en collecteurs de fonds pour financer une propagande d’État. Pendant ce temps, les fils et filles des dignitaires poursuivent leurs études dans les établissements les plus huppés à l’étranger, pendant que ceux du peuple croupissent dans des salles de classe délabrées, quand elles ne sont pas tout simplement fermées pour cause de prières forcées.

L’éducation, dernier rempart contre l’obscurantisme et l’endoctrinement, est en train d’être sacrifiée sur l’autel d’un pouvoir avide de contrôle et d’adoration. Peut-on espérer un avenir pour un pays où l’enseignement est subordonné aux caprices d’un régime ? Peut-on bâtir une nation forte lorsque le savoir est perverti par des intérêts partisans ?

Les Guinéens méritent mieux que ce système de flagornerie institutionnalisée. Il est grand temps de dénoncer ces pratiques et d’exiger une école qui instruit, et non qui endoctrine. Une école qui élève, et non qui abaisse. Une école au service du savoir, et non de la servilité.

 

Oumar Kateb Yacine

 Analyste-Consultant Géopolitique