Guinée: De l’urgence de sauver l’année scolaire 2024-2025

L’année scolaire 2024-2025 a connu de sérieuses perturbations qui sont de nature à affecter sérieusement la qualité des enseignements et des apprentissages mais aussi et surtout la capacité des élèves à acquérir des compétences nécessaires pour réussir aux différentes évaluations de fin d’année. Raison pour laquelle il sont éternellement et naturellement prédisposés à la fraude lors différents examens nationaux. 

N’ayant pas acquis de compétences en classe, ils sont obligés de copier pour réussir aux différents examens nationaux.

Les raisons de ces perturbations sont entre autres:

1- la mobilisation des élèves lors des grands rassemblements de foules pour le soutien aux actions du CNRD ;

2- Les dix (10) derniers jours du mois de Ramadan

3- le manque d’anticipation dans la programmation du congé de pâques. Ce qui a fait perdre banalement et inutilement deux (02) semaines de cours.

Il fallait juste anticiper le congé à partir du 29 mars , la veille de la fête de l’Aïd EL FITR ou le fixer à la veille de la fête de Pâques.

Gouverner , c’est prévoir, anticiper et consulter.

 

En effet , il convient de signaler que l’année scolaire 2024- 2025 a démarré depuis le mois de septembre 2024 et comprend 31 semaines dont 31 dimanches à amputer soit environ quatre (04) semaines , donc pratiquement vingt sept ( 27) semaines de cours sans occulter les périodes de composition surtout au secondaire qui prennent deux (2) semaines au secondaire , soit quatre (04) semaines pour les compositions du premier et du second semestres. Ce qui restera vingt trois (23) semaines de cours.

À cela , il faut ajouter les jours de la célébration des fêtes légales qui sont au nombre de 12:

 

1- Le 2 octobre :Fête anniversaire de l’Indépendance de la République de

Guinée

2. Le 1e janvier : Fête du Nouvel An :

3. Le lundi de PÂQUES;

Le 1er mai : Journée internationale des travailleurs et Fête du Travail;

5. Le 25 mai : Anniversaire de l’Union Africaine

6. Le lendemain de la nuit de LAYLATOUL QADR;

7. Le jour de l’’Aïd El FITR : Fête religieuse marquant la fin du mois de

ramadan

8. Le jour de la TABASKI : Fête du sacrifice d’ABRAHAM

9. Le lendemain de la TABASKI : Fête du sacrifice d’ABRAHAM:

10.Le 25 décembre : Fête de noël, anniversaire de la naissance du Prophète

Jésus Christ;

11.Le lendemain de la nuit du MAOULOUD: Fête anniversaire de la

naissance du Prophète MAHOMET (PSL);

12. Le 15 août : Assomption.

Ce qui fait environ deux semaines .

Pratiquement, nous n’avons que vingt deux ( 22) semaines de cours pour toute l’année scolaire 2024-2025.

Pour rattraper le temps gaspillé, les autorités éducatives ont donné des instructions aux chefs d’établissement à l’effet d’organiser des cours de rattrapage pendant ce congé du deuxième (2 ème) trimestre allant du samedi 5 au samedi 12 avril 2025, sauf qu’à ce niveau les élèves étaient déjà en congé, deux ( 02) semaines avant le congé officiel. Ce qui fait aussi deux (02) semaines perdues dans les 22 semaines restantes . Il restera pratiquement vingt (20) semaines de cours.

La question qui se pose est la suivante : comment les chefs d’établissement pourront regrouper les élèves dans les salles de classe ?

Il leur a été demandé de faire des emplois du temps et les déposer au niveau des directions communales et préfectorales de l’éducation. Mais par quelle magie ?

Il faut impérativement revoir la méthode.

En tant que force sociale de veille, d’alerte, d’interpellation et de propositions, nous proposons :

1- la suppression des matières de culture générale et l’attribution de ces heures aux matières fondamentales , c’est- à- dire celles qui passent aux différents examens nationaux, afin de permettre aux enseignants de boucler leurs programmes d’enseignement avant le démarrage des examens nationaux ;

2- la suppression des examens blancs dont les moyennes n’ont aucune influence sur celles des examens nationaux ;

3- le décalage des dates des examens nationaux, même si elles ne sont pas d’abord connues , mais leur fixation à partir de la mi- juin pourrait permettre de programmer la composition de fin d’année dans les classes intermédiaires dans la première quinzaine du mois de juin tout en permettant aux enseignants de continuer leurs enseignements jusqu’à la fin du mois de mai.

Cela a un double avantage :

– ne pas bâcler les programmes d’enseignement ;

– procéder à la tenue des cours de remédiation afin de résoudre les difficultés d’apprentissage au niveau des candidats avant le démarrage des examens nationaux.

Par Michel Pépé Balamou, enseignant chargé de cours de philosophie et de psychologie dans les lycées et universités, formateur des formateurs en didactique de l’enseignement de la philosophie, analyste des questions de l’éducation et Secrétaire Général du Syndicat National de l’Éducation ( SNE).